FASCIA
LE FASCIA, L’ORGANE DE L’UNITÉ.
Le fascia est une de nos structures fondamentales. J’en parle au singulier car il est une unité : toutes les membranes fasciales forment un continuum. Le fascia soutient et enrobe toutes les structures corporelles. Il comprend les membranes entourant les os, les muscles et les organes mais aussi les tendons et les ligaments.
Il parcourt l’ensemble du corps sous la peau, dans toute sa surface, mais aussi en profondeur, reliant nos espaces cellulaires les plus internes aux plus superficiels. Le fascia a un rôle de structuration du corps physique. Il supporte, sépare et joint les différents éléments corporels.
Le fascia, aussi dénommé tissu conjonctif, est la trame de notre architecture fluide, mélange de solide et de liquide, porteur de la souplesse, de la force, de l’élasticité, de la sensorialité, de la continuité du corps.
Pour être sain, le fascia a besoin d’être stimulé, étiré, mis en mouvement, ce qui régénère ses fluides, le désengorge et le dénoue.
Sinon il se cristallise, se rigidifie et comprime les nerfs, les muscles, les articulations ; de membrane de soutien il se détériore alors en siège de la douleur. Toutefois il ne tolère pas d’excès, ce que montrent les tendinites et claquages dus à l’exagération des mouvements et au fait qu’ils aient été forcés.
Le fascia est à la fois frontière entre les parties, pont reliant deux zones et structure d’ensemble.
Au niveau des éléments, le fascia est composé d’eau (liquide) et de terre (solide), et il est animé par l’air (le souffle) et le feu (l’énergie en mouvement).
Pour accomplir au mieux ses fonctions, il gagne à être reconnu par la conscience, et qu’il en soit pris soin. Voici quelques-unes de ses merveilleuses propriétés, que je suis en train de découvrir grâce aux nouvelles pratiques corporelles qui enchantent, stimulent et mobilisent mes journées d’automne.
PROPRIOCEPTION.
Le fascia serait l’organe proprioceptif, celui qui sait nous offrir des repères dans l’espace-temps, nous maintenir dans la verticalité et permettre que le corps se comprenne comme une unité.
La proprioception peut être comprise comme le sixième sens, et le seul qui ne peut pas être compensé. Elle est soutenue biologiquement par le fascia et l’oreille interne (vestibule).
La proprioception fait le lien avec la perception subtile du clair-ressenti : elle nous permet de capter les enveloppes éthériques des corps, les auras. La paume des mains fait alors interface pour la proprioception, la perception fasciale se déployant au-delà du corps physique par des vortex émanant de la paume des mains.
Elle nous permet de nous déplacer avec une perception fine de l’espace, sans besoin de la vision : la nuit par exemple. Elle correspond à tous les petits yeux que nous pouvons ouvrir en chaque point de nos corps, sur chaque articulation et qui ouvrent une perception à 360° de notre environnement.
La sensibilité du fascia est à la fois interne et externe. En interne le fascia est doté de nombreuses terminaisons nerveuses qui informent le cerveau des stimulations douloureuses par exemple, mais aussi agréables comme lors d’un massage. En externe il capte les formes de l’environnement, à la fois matérielles et subtiles, nous donne les repères de l’espace tridimensionnel.
DU MICRO AU MACRO.
Le fascia nous révèle la nécessité d’une approche globale du corps, compris comme un tout et pas la somme de parties indépendantes.
Le fascia fait le lien entre les différentes échelles du corps, c’est un réseau fibrillaire.
Dans sa continuité, il est présent tant dans la petite échelle du niveau cellulaire que dans la grande échelle de l’enveloppement des muscles, os et organes.
TENSÉGRITÉ.
Ce mot employé d’abord en architecture mêle les notions de tension et d’intégrité. La tenségrité est la capacité d’une structure à se stabiliser par le jeu des tensions et des liens multiples. Le fascia est l’enveloppe globale qui reflète les équilibres internes anatomiques et déploie la structure optimale correspondante.
C’est grâce à lui que le squelette ne s’effondre pas et que les organes ne descendent pas au sol en réponse à la force gravitationnelle. Les membranes
fasciales sont en interdépendance perpétuelle.
PERCEPTION DE SOI.
Le fascia est un vecteur de la perception de soi ; il nous permet de ressentir l’unité du corps, de pressentir l’espace occupé par le corps. Non seulement le corps physique, mais aussi les corps subtils. Le fascia perçoit et nous transmet l’information sensorielle des enveloppes subtiles de nos corps et de ceux qui sont autour de nous.
Il aide au lien entre matière/forme incarnée et conscience/information. Il est une voie pour communiquer directement avec le corps compris comme une globalité, une unité, une plénitude.
LE FASCIA, L’ORGANE DE LA CONNEXION.
C’est un organe connectif par l’énergie qui y est véhiculée, par la continuité de sa trame et par la conscience qui peut s’y associer.